8h, nos bagages en mains nous filons chez Hertz récupérer notre voiture de location. Ça sera une Renault Qwido quasi neuve. 15 km de route, un voyant s’allume sur le tableau de bord. Sarah regarde dans le guide de la voiture. Apparemment un problème électronique important qui impose de s’arrêter le plus vite possible. Les clignotants ne fonctionnent plus. Après quelques minutes de réflexion nous rebroussons chemin vers l’aéroport. 10h, « je vous ai upgradé », nous reprenons la route dans une Opel Corsa. A mi-chemin, nous sortons de la route nationale pour emprunter une route régionale déserte. Des grands trous, des grands trous, encore des grands trous, la conduite devient sportive. 17h30 nous atteignons enfin Phalaborwa et notre hôtel, à 2 km de l’entrée du Parc Kruger.


5h30, nous sommes devant l’entrée du parc tout juste ouvert, une pluie fine nous accompagne. Que le spectacle commence ! La route est en parfait état. Première rencontre avec des springbocks, sorte d’antilopes, puis nous devons stopper net. Un groupe de trois hyènes traînent au milieu de la route. Les deux premières filent mais la dernière nous fixe et nous jauge. Cela dure au moins deux minutes. Elle passe son chemin. Impressionnant ! Girafes, zèbres, éléphants, buffles et drôles d’oiseaux se présentent à nous au fur et à mesure de la matinée. Ça n’a vraiment rien à voir avec un zoo. 12h, pause déjeuner et petite sieste nous requinquent.

Le soleil commence à taper. Nous sortons du camp, un attroupement de voitures bouchent la route. Ça sent le lion ! Nous parvenons à nous glisser parmi les voitures. A notre gauche un springbock, les voitures au centre, et à droite une lionne prête à chasser. Elle observe sa proie mais surtout les voitures. Au bout de cinq minutes elle renonce et repart dans la savane. Rien de nouveau ne se présente à nous. Les animaux sûrement accablés par la chaleur recherchent l’ombre. Nous passons un pont. Demi-tour, j’ai aperçu quelque chose dans l’eau. Trois paires d’yeux d’hippopotame apparaissent à la surface. Nous patientons quelques minutes, ils ne sortent pas.


8h, le soleil est déjà là. Il nous reste à peine 100 km pour sortir du parc. Les prédateurs restent cachés ce matin. Nous quittons le parc.

Après une nuit passée près de l’aéroport, nous rendons notre voiture de location. On monte dans un taxi pour se rendre dans Johannesburg. Personne sur la route, apparemment tout le monde quitte la ville pendant les vacances d’été.


Samantha, une britanno-américaine émigrée depuis 1994 nous accueille. Nous partons pour le musée de l’Apartheid, 10 km à pieds pour tenter de visiter en même temps la ville. Toujours aussi désertique et pas toujours très rassurant. Le musée retrace l’histoire du pays et les conditions de l’établissement d’une politique raciale entre 1950 et 1994. 2h ne suffisent pas pour tout voir mais le musée s’apprête à fermer ses portes. Pas question de refaire la route à pieds, on pense commander un Uber. Pas de wifi dans le musée, nous sortons dans la rue. Un homme nous accoste pour nous dire qu’il y a un hotspot wifi un peu plus bas au niveau d’un distributeur de billet. Nous y croyons car nous avions déjà constaté auparavant que cette banque offrait du wifi. Cette fois pas de réseau. On nous dit qu’il faut retirer un code au distributeur. Je n’y crois pas trop mais bon qu’est-ce que je risque ? Le distributeur demande le numéro de téléphone pour recevoir un code via sms. Rien ne se passe, pas étonnant, ça ne doit pas marcher avec des numéros étrangers. Je retente l’opération en insérant mon numéro de téléphone et là erreur j’entre mon code de carte de manière assez mécanique. Problème, impossible de récupérer ma carte. Pas d’Internet dans les environs, je n’ai pas sur moi le numéro pour faire opposition. Nous partons en catastrophe à la recherche d’un taxi. A peine en route, c’est déjà trop tard. Des alertes sms m’alertent que mon plafond de retrait est atteint. Nous arrivons, je bloque ma carte. Au même moment je reçois un dernier message pour une tentative de paiement dans un magasin à l’autre bout de la ville. Heureusement ils ont été trop gourmands de quelques centaines d’euros, la transaction a été refusée.


Samantha, désolée de ce qui nous arrive nous conduit au poste de police le plus proche. Près de 2h en compagnie d’une agente qui ne comprend pas grand-chose. Je vous assure que mon niveau d’anglais n’en est pas la cause. La plainte est déposée, Samantha nous ramène, nous nous couchons sans manger. Haut les cœurs, ce n’est rien de bien grave, juste ultra-vexant de s’être fait avoir lors de nos derniers jours après un parcours quasi sans faute. Nous repartons dans la ville en poursuivant avec l’histoire de ce jeune pays. Direction Constitution Hill qui abrite à présent la Cour Constitutionnelle du pays et les anciennes prisons de la ville transformées en musée. Un tour guidé de 2h pour nous présenter les conditions de détention quasi inhumaines des prisons des hommes et des femmes destinés aux Africains et aux non-Européens (Indiens, et autres « races » ni « noire », ni « blanche »). On y apprend que Gandhi, alors simple avocat et résidant au début du 20ème siècle à Johannesbourg y a fait plusieurs séjours après s’être soulevé contre le régime pour défendre les droits de la communauté indienne très présente dans le pays depuis le 19ème siècle. En revanche, Nelson Mandela a été emprisonné dans le bâtiment réservé aux prisonniers politiques « blancs » pour éviter tout risque de soulèvement dans la prison. Nous visitons également la Cour Constitutionnelle très riche en symbole avec notamment ses onze membres représentant les onze langues officielles du pays.


C’est Noël ! Samantha nous convie à la fête de quartier. Bouffe gratuite ! L’ambiance est très décontractée, le jardin et sa petite piscine avec vue sur la ville offre un joli panorama. C’est ethniquement assez diversifié. Nous passons une bonne soirée.  


Couchés tard, le réveil à 7h pour se rendre à la gare routière se révèle très rude. 8h30, nous entrons dans le bus. Original, une rangée de trois et une rangée de deux. Bien sûr nous héritons d’une rangée de trois. La fatigue nous emporte régulièrement, ce voyage très inconfortable vers Durban passe néanmoins vite. Un taxi nous dépose dans la campagne presqu’au milieu des champs chez Debbie, son père et ses trois filles. Nous avons un appartement rien que pour nous. Debbie nous convie à l’anniversaire de son aînée qui fête ses 21 ans. Trop épuisés nous renonçons au dernier moment. Deux soirées de suite, trop difficile à nos âges.


Nous avons réservé une voiture pour dans deux jours or la réservation a été effectuée à mon nom et avec ma carte de crédit. Nous filons donc dès le matin vers l’agence de location pour trouver une solution. Préconisation de l’agence annuler notre réservation et en refaire une nouvelle avec Sarah comme conducteur principal. Or, Sarah n’a pas de permis international. L’agence nous donne l’adresse de l’Association de l’Automobile. Nous nous y rendons à pieds. « Nous faisons des permis internationaux que pour les permis Sudafricains », nous annonce la responsable. Comment dire, je crois qu’on l’a dans le… Nous repartons vers l’agence leur annoncer la bonne nouvelle. Ils ne peuvent rien pour nous. Nous repartons quelque peu énervés. L’une des employés nous rattrapent dans la rue. « On va trouver une solution », nous assure-t-elle. Sa responsable veut bien nous laisser louer la voiture si nous refaisons une réservation au nom de Sarah mais avec moi comme chauffeur. Nous rentrons à notre logement. Nous annulons. Problème, le site ne propose pas de différencier le nom du chauffeur de celui qui porte la réservation. Nous refaisons tout de même la réservation juste en payant avec la carte de Sarah. 17h passé, l’agence est fermée, nous les recontacterons demain.


L’Internet dans notre logement est limité. Nous avons consommé notre quota hier après-midi. Nous filons dans le centre-ville le plus proche, 4km. Nous trouvons du wifi gratuit. Nous contactons par email l’agence pour connaître leur position sur notre nouvelle réservation. 10h, heure limite pour annuler sans frais, pas de réponse de l’agence. Ça sent mauvais. Nous devions nous rendre ensuite à la plage mais là nous n’avons goût à rien.


Nous rentrons. Internet est revenu. Comme nous le pressentions, la nouvelle réservation ne leur convient pas. On répond pour savoir si ça vaut la peine de se déplacer le lendemain. Debbie entre temps nous invite à les accompagner à la plage. Même si le cœur n’y est pas nous acceptons. La plage est bondée. Les nombreuses méduses échouées sur la plage ne nous incitent pas à nous baigner. Nous rentrons... Finalement l’agence s’arrangera, on aura notre voiture. L’aventure continue !


Il pleut pour cette première journée de route. Nous profitons d’une accalmie pour marquer une pause déjeuner juste en face de la mer à Port Edwards. Ça repart de plus belle. La route nous fait traverser de petits villages colorés dans un décor vallonné. Nous dormons à Port Saint Johns au pied d’une montagne et de la mer.

Le soleil revient. Nous pouvons enfin apprécier le paysage avant de reprendre la route. Rien de particulier à admirer jusqu’à East London, notre deuxième arrêt. La route nous amène de nouveau le long de la côte. Deux arrêts plage à Port Alfred et Kenton-on-sea. Nous sommes devenus difficiles pour nous baigner. En dessous de 20°C nous nous abstenons. Les plages sont bondées par les familles en vacances.


Pour cette saint Sylvestre nous arrivons à Port Elisabeth. Après une sieste nous partons un peu au hasard dans une rue qui nous semble animé. Nous entrons dans un premier bar mais dès 21h ils coupent la musique. On poursuit dans la rue et tombons sur un autre bar bien plus animé. Le DJ est au platine et l’ambiance monte petit à petit. Les gens qui semblent tous se connaître nous remarquent. Un très bon réveillon !


1er janvier oblige, nous ne bougeons pas. Visite de la ville, vide, puis des plages, bondées, clôturent notre séjour à Port Elizabeth.


Nous reprenons la route et entrons dans le parc national de la Garden Route. Petit arrêt plage pour pique-niquer à Plettenberg bay avant d'arriver dans la célèbre ville de Knysna. Malheureusement un incendie en juin à ravager la forêt environnante au lac.


La route le long de la côte vaut le détour. Nous logeons dans la petite ville afrikaner de Bredasdorp. Un couple de retraité et leur famille en vacances chez eux nous accueillent. Le grand-père et son beau-fils nous sortent en ville. Nos échanges nous permettent d'apprécier le sentiment ou ressentiment de la population afrikaner d'origine néerlandaise et de comprendre encore un peu plus la complexité de ce pays.


Notre dernière journée de route débute par un arrêt au Cap des Aiguilles, l'endroit le plus au sud du continent africain où les deux océans Indien et Atlantique se rencontrent. Divers témoignages assurent qu'il est possible d'observer la ligne de démarcation entre les deux océans. Rien au bord, nous montons au sommet d'un phare, toujours rien. Nous reprenons la route vers la ville du Cap, notre ultime destination.


Nous profitons d'avoir encore pour une journée la voiture de location pour parcourir la région. Nous commençons par une curiosité, la plage de Boulders Beach qui abrite depuis plus de 2 000 ans une colonie de pingouins, les seuls en Afrique. Nous poursuivons avec le Cap de Bonne Espérance. Pour finir nous longeons la côte et ses magnifiques plages de surfeurs. A la chasse aux souvenirs pour ces derniers jours, nous trouvons petit à petit notre bonheur et préparons pour une dernière fois nos sacs.